Le maire de Tournus, Bertrand Veau, était bien invité pour la soirée de consultation citoyenne récente. Malheureusement le planning n’était pas propice car il avait une réunion ailleurs (la ComCom, je crois). De toute façon, Veau a écrit une longue lettre aux responsables de la réunion sur sa position concernant le project Éclat. Ce qui nous intéresse! Je ne veux pas copier coller cette lettre en son entièreté, mais je veux bien publier ici la partie avec ses arguments sur le développement de la zone. C’est important de savoir l’opinion de M. Veau, puisqu’il est un des responsables pour l’organisation de l’espace et les activités économiques et écologiques autour de Tournus.
Je laisse donc le mot à Bertrand Veau:
« 1/ concernant la zone nord de Tournus :
– urbanisme : zone de 22 hectares artificialisables à 100% depuis les années 1980,
– historique : 2 grands projets abandonnés par le passé : « magasins d’usines » dans les années début 2000, sous l’opposition des métropoles départementales (Mâcon et Chalon). Le projet devait se faire à Bellegarde dans l’Ain et n’est toujours pas réalisé ; puis « centre commercial Leclerc » de 2015 à 2017.
J’étais opposé à ces deux projets pour les raisons suivantes :
– destructions des emplois existants, modèles commerciaux déjà dépassés, coup pour l’économie locale existante, modèles sociaux dégradés,
– mauvaise utilisation de terres naturelles et trop d’artificialisation des sols.
Je n’ai pas changé d’avis sur ces 2 projets.
2/ concernant le projet politique que j’ai défendu en 2017 et en 2020, validé par une large majorité de Tournusien.nes :
– engagement à diminuer la quantité de terres artificialisables dans les PLU. A ce propos, le PLUi en application depuis le 12/03/2024, dont j’ai eu la responsabilité en tant que vice-président de la communauté de commune en charge de l’aménagement du territoire, modifie l’aménagement de la zone : de 22 ha artificialisables à 100% pour n’importe quel type de projet, nous sommes passés à 18 ha dont seulement 12 sont artificialisables, à un taux de 30% maximum, pour une hauteur très limitée. Mais le plus important à retenir, c’est que cette zone n’est pas constructible en l’état ! Elle pourrait le devenir seulement à la suite d’une modification du PLUi. Donc pas demain … La destination des sols aussi a été réduite : d’un usage universel (commercial, logistique, industriel …) nous sommes passés à un usage contraint de tourisme, culture ou loisirs. Notez aussi qu’en zone nord, une parcelle de 5 ha a été enlevée à la constructibilité.
– cette évolution du PLUi est tout à fait conforme à mes engagements politiques de 2017 et 2022. En dépit des critiques de certains politiciens radicaux et/ou opportunistes, nombreux sont ceux qui pensent que nos efforts sont importants et rares en termes de préservation des terres naturelles. N’en déplaise aux écologiques radicaux, qui auraient préféré, et c’est leur droit, qu’on retire tout droit à construire en zone nord de Tournus. J’ai noté d’ailleurs qu’en dehors des riverains directement concernés, ces radicaux habitaient rarement Tournus.
– dès 2018, notre équipe majoritaire a fait une étude prospective d’aménagement en zone nord de Tournus. Cette étude a été présentée et restituée en 2019, et validait le principe d’interdire la construction de locaux commerciaux, industriels et logistiques, au profit d’un équipement de loisirs et de tourisme, votée à l’unanimité du Conseil Municipal en juin 2019 (avant que le Département ne parle de son projet ECLaT). A ce moment-là, l’idée d’un aménagement au nord de Tournus, proche de la sortie de l’autoroute, à vocation de loisirs et de tourisme, n’a fait réagir personne. Même pas l’opposition municipale. Tout le monde trouvait ça très bien, très vertueux pour l’économie locale, pour l’environnement, et pour l’attractivité du Tournugeois.
3/ concernant « ECLaT » :
– il s’agit d’un projet du Conseil Départemental de Saône-et-Loire. Plusieurs lieux ont été étudiés dans le département et c’est Tournus qui est arrivé en tête de la sélection.
– aucun projet définitif n’a été présenté à ce jour à personne, contrairement à de nombreuses affirmations complotistes de certains opposants. Le projet est toujours en phase de réflexion, et il n’est pas du tout certain qu’il aboutisse un jour.
– le conseil municipal de Tournus ne s’est jamais prononcé sur un projet… qui ne lui a jamais été présenté ! Le Département est venu 2 fois échanger avec les élus sur le sujet, recueillir leurs avis, et expliquer les objectifs du projet.
– seuls 2 élus ont déclaré soutenir, de façon individuelle, ce projet : le président Christophe Ravot et moi-même. Nous n’avons jamais engagé les autres élus sur ce soutien. Ni lui ni moi ne nous sommes jamais engagés sur un délai de réalisation.
– le Conseil Départemental a jugé que le travail de réflexion sur ce projet n’est pas le moment opportun pour la concertation. Mais il a toujours déclaré, et nous y serons vigilants, que si ce projet devait se concrétiser, cette phase de dialogue soit effective.
4/ les raisons pour lesquelles je soutiens personnellement le projet « ECLaT » :
– sur l’articificialisation des sols : je préfère que le projet se fasse à Tournus plutôt qu’ailleurs, cela me permet à la fois d’avoir un droit de regard sur le modèle proposé, et de bénéficier d’un regain d’attractivité de la ville,
– le tourisme crée des emplois nombreux, en moyenne plus qualifiés que les secteurs commerciaux ou logistiques, avec de nombreux effets positifs en cascade sur l’économie locale : hôtellerie, restauration, commerces de proximité, …
– les emplois créés dans le secteur du tourisme ne sont pas délocalisables,
– la proximité avec la sortie d’autoroute réduit l’empreinte carbone des visiteurs et des livraisons sur l’équipement,
– aucun effet toxique sur l’économie existante
5/ les conditions que j’ai imposées au Département pour soutenir ce projet :
– financières : le modèle économique doit permettre à tout citoyen qui le souhaite d’investir dans cet équipement (financement participatif).
– écologiques : la zone choisie ne doit revêtir aucun intérêt environnemental (protection de l’eau, de la faune, de la flore) + les constructions doivent être entièrement réversibles + le lit majeur de la Saône ne doit pas être modifié + l’équipement doit être le plus vertueux possible au plan énergétique. Ces sujets ont été travaillés avec un écologue et avec des associations protectrices de l’environnement.
– économie locale : une jonction avec le centre-ville et la gare (mode actif et passif) doit être réalisée + les produits proposés devront être locaux + une vitrine agricole locale devra mettre en valeur les produits de Saône-et-Loire. »
Vos commentaires – en langage respectueux et avec des arguments valides basés sur des faits vérifiables – sont les bienvenus ci-dessous.
Merci!